[Un sourire...] - Raoul Follereau
Etes-vous de ces personnes qui ont la faculté d'observer tout ce qui se passe autour d'eux? qui se concentrent et s'interrogent sur les gens? qui parviennent à tous les remarquer, les différencier, et à les voir comme des êtres uniques?
Vous voyez ce que je veux dire?
Ne pas simplement rester dans sa propre sphère intime avec un monde: le sien, les amis, connaissances et proches et, quelque part plus loin, une petite sphère remplie des "AUTRES"...
Les autres... Etrange expression, parler de n'importe quel inconnu et le ranger alors dans cette catégorie si secondaire dans ma vie: "autre".
Depuis peu, qui sait, peut-être parce qu'en ce moment, j'entame une toute nouvelle reflexion, en tout cas, le fait est que je prête beaucoup plus attention aux "autres". Ils m'intéressent, me poussent à réfléchir...
Je vois un homme, une femme, dans la rue et elle n'est plus seulement une "autre", mais quelqu'un avec sa propre vie, ses soucis, joies, peines, annecdote, instants de rire, blague, caractère. Tant de combinaisons d'humeur possibles et différentes pour tant d'hommes. Il font partie de mon monde, simplement, nous n'avons pas eu l'occasion de se parler, mais il serait possible qu'un jour, nous soyons amenés à nous connaître. Et à coup sûr, quand on a le coeur sur la main, on finit le plus souvent par l'apprécié, cet inconnu.
Ils vaudraient tous que l'on s'interesse à eux.
On m'a toujours appris à avoir la même réaction lorsque je passais devant un sans-abris; l'ignorer. Et j'ai toujours ressenti de la gêne d'ignorer, marquer la distance entre un inconnu et moi Marquer la distance parce que l'inconnu en face est dans la nécessité. Et même si il m'appelait "Mademoiselle, s'il vous plait", passer... Sans rien dire, sans un regard. Comme s'il n'existait pas.
Hum... Drôle d'idée.
Ce lundi je suis tombée sur ce poème signé Raoul Follereau, sur un papier acroché au mur, comme ça, l'air de rien:
UN SOURIRE,
Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne,
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel,
Personne n'est assez riche pour s'en passer,
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter,
Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires,
Il est le signe sensible de l'amitié,
Un sourire donne du repos à l'être fatigué,
Donne du courage au plus découragé
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler,
Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'un qui ne sait plus sourire,
soyez généreux donnez-lui le vôtre,
Car nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres.
Raoul Follereau.
Et bien, quand je vois quelqu'un, qu'il ait rien ou qu'il ait un peu, j'ai envie de le considérer comme partie de mon monde, bien plus qu'un autre; une vie qui vaut le coup d'être connue.
Et le sans-abris de cette fin d'après-midi, assis sur un banc, qui me voit passer, me demande à mi-voix si je n'ai pas un ticket restau ou de l'argent (en l'occurence, je n'avais pas grand chose), je l'ai regardé et ai vu une histoire, pas un autre... Je n'avais rien à lui donné de matériel mais au moins un sourire, et la vie bénéficie d'un petit mini rayon de soleil, mais un petit rien c'est déjà quelque chose.
Et c'est un échange de sourire avec lui, qui m'a marqué pour la journée. Je garde une pensée pour lui, parce qu'il est dans mon monde, bien caché quelque part, mais il loge quand même dans une part de ma sphère.
Quand vous voyez un autre, considérez-le comme partie de votre monde, ayez une approche moins... méfiante. Plus... Fraternelle.
Bonne nuit!
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